Évaluation différenciée : Une stratégie d’évaluation inclusive visant à promouvoir la participation et l’apprentissage des étudiants dans les cours de premier cycle

Choisir la méthode d’évaluation peut améliorer le rendement universitaire

Selon une nouvelle étude publiée par le Conseil ontarien de la qualité de l’enseignement supérieur (COQES), laisser les étudiants choisir la façon dont ils seront évalués dans le cadre d’un cours universitaire peut améliorer le rendement et l’expérience d’apprentissage.

L’étude Évaluation différenciée : Une stratégie d’évaluation inclusive visant à promouvoir la participation et l’apprentissage des étudiants dans les cours de premier cycle visait à déterminer si l’accès à différentes options d’évaluation par les étudiants améliore leur engagement et leur apprentissage tout en relevant les défis que présentent les capacités diversifiées des étudiants.

Description de projet

Au cours des semestres d’hiver de 2012 et de 2013, les étudiants suivant un cours de psychologie de troisième année à l’Université d’Ottawa ont eu l’occasion de combiner les examens traditionnels (examen de mi-session et examen final) avec l’évaluation différenciée (ED) qui, dans le cadre de la présente étude, consistait à avoir le choix de réaliser un projet de session (préparer un mini-cours ou participer au programme d’Apprentissage par l’engagement communautaire). Tous les étudiants avaient accès aux séances de tutorat animées par l’aide-enseignant et aux interrogations hebdomadaires en ligne. 

L’étude a porté sur les données relatives au rendement des étudiants, la perception des étudiants quant au choix de réaliser un projet de session, les traits de personnalité de base ainsi que les répercussions sur les résultats à l’examen final et les notes finales. Des enquêtes menées auprès des étudiants ont permis d’assurer un suivi de la façon dont l’évaluation différenciée était perçue pendant tout le semestre, des raisons ayant incité les étudiants à choisir une méthode d’évaluation plutôt qu’une autre et de la valeur (s’il y a lieu) que l’ED a apportée selon eux à la stratégie globale d’évaluation de l’apprentissage.

Constatations

Si l’étude n’a pas révélé de différences importantes dans les traits de personnalité des étudiants ayant réalisé un projet de session par rapport aux autres étudiants, ni une incidence importante de l’ED sur la moyenne globale du groupe, l’évaluation différenciée a eu des répercussions positives sur le rendement universitaire des étudiants et leur expérience d’apprentissage. Les étudiants dont le rendement était inférieur à la moyenne du groupe ont obtenu de meilleures notes finales après avoir terminé leur projet de session et leurs résultats à l’examen final ont augmenté davantage que ceux des étudiants n’ayant pas réalisé un projet.

Tous les étudiants ayant participé à l’enquête avaient une perception positive de l’évaluation différenciée. Au nombre des constatations relevées, mentionnons le fait que sa mise en œuvre offre des possibilités et choix intéressants pour participer à l’évaluation de leur apprentissage et que la réalisation d’un projet de session peut aider à réduire le stress associé aux examens traditionnels.

Selon les analyses qualitatives, les étudiants pourraient être enclins à participer à l’évaluation différenciée si leur rendement n’est pas suffisant ou s’ils estiment que le projet de session représente une occasion de montrer leur compréhension de la matière selon une démarche plus concrète et appliquée. Pour leur part, les étudiants ayant de bons résultats pourraient considérer le projet comme une occasion intéressante à ajouter à leur curriculum vitae ou, de façon plus générale, comme une occasion de participer à l’évaluation de leur apprentissage de manière novatrice et créative.

Si les étudiants ont déclaré que l’évaluation différenciée avait augmenté leur charge de travail, bon nombre d’entre eux étaient heureux d’avoir eu l’occasion d’être évalués d’une façon qui leur permettait de mettre en pratique ce qu’ils avaient appris et de montrer leurs compétences plutôt que de simplement fournir les bonnes réponses à un examen.

Les auteures soulignent que la réussite de ce genre d’initiatives repose sur la clarté et la qualité des options choisies pour les projets de session, sur la disponibilité et la qualité de l’aide offerte aux étudiants lorsqu’ils font leur choix et préparent leurs travaux et sur la communication entre l’enseignant et les étudiants au sujet de leurs attentes d’apprentissage.

Le personnel enseignant souhaitant utiliser l’évaluation différenciée doit investir du temps et des efforts au moment de concevoir leur cours, mais, une fois mise en œuvre, elle est relativement facile à gérer. Le temps investi pendant la conception peut être considérable et le personnel enseignant devrait envisager d’obtenir d’autres sources d’appui, comme le centre d’enseignement et apprentissage de leur établissement.

Futures recherches

Selon les auteures, il faut mettre au point et évaluer des initiatives d’évaluation différenciée dans d’autres types de cours de premier cycle. Étant donné l’intérêt accru des universités envers l’évaluation des résultats d’apprentissage et la création d’évaluations de l’apprentissage qui correspondent mieux aux aspirations professionnelles des étudiants, l’évaluation différenciée semble représenter une bonne option qui vaut la peine d’être examinée dans de nombreuses disciplines.

De plus, avec la diversité croissante des étudiants du premier cycle, l’évaluation différenciée pourrait également représenter une stratégie inclusive afin d’aider les étudiants pour qui les examens traditionnels créent plus de difficultés.

Les auteures de l’étude Évaluation différenciée : Une stratégie d’évaluation inclusive visant à promouvoir la participation et l’apprentissage des étudiants dans les cours de premier cycle sont Julie Gosselin et Annie Gagné, Université d’Ottawa.