Voir la rétention en fonction des risques et non des taux

Sommaire de la recherche

L’identification précoce des risques de décrochage pourrait améliorer larétention scolaire au palier postsecondaire.

On pourrait réduire le taux de décrochage dans les collèges et universités de l’Ontario en identifiant plus tôt les étudiants à risque – c’est-à-dire bien avant qu’ils abandonnent leurs études.

Une récente étude effectuée par deux chercheurs de l’Université York pour le compte du Conseil ontarien de la qualité de l’enseignement supérieur (COQES) propose une nouvelle méthode pour mesurer la rétention scolaire dans les établissements postsecondaires. Voir la rétention en fonction des risques et non des taux : Une autre façon pour les établissements de gérer le maintien des effectifs s’appuie sur un projet pilote à York dans le cadre duquel Mark Conrad et Kate Morris ont effectué une analyse prospectivedes risques de décrochage plutôt qu’une analyse rétrospective des taux de rétention scolaire.

Description de projet

Les auteurs ont essentiellement créé un modèle statistique fondé sur une série de facteurs de risque pouvant contribuer au décrochage afin de prédire le risque de survenance d’événementsqui ne se sont pas encore produits. Ils ont ensuite appliqué ce modèle à un ensemble d’étudiantes et d’étudiants actuels et anciens de l’Université York afin de déterminer si leurs prédictions correspondaient aux résultats réels. Grâce à leur nouvelle méthodologie, ils ont pu identifier correctement un peu plus de 90 % des décrocheurs durant la première année et près de 25 % des décrocheurs dans les années suivantes.

Résultats

Les auteurs affirment que leur approche pourrait être appliquée aux étudiantes et étudiants au début de leurs études postsecondaires afin de prédire avec exactitude le risque de décrochage pour chacun d’eux. Les établissements seraient alors en mesure d’intervenir bien avant qu’un étudiant quitte ses études. Selon l’étude, les facteurs de risque incluent : le fait de suivre des études à temps partiel, l’absence de bourses d’études, des notes plus faibles au secondaire et le fait de ne pas suivre un programme de majeure.

Selon les auteurs, l’évaluation précise des tendances en ce qui a trait aux taux de rétentionscolaire s’est révélée problématique, en partie parce que les méthodes existantes ne tiennent pas compte des variations entre les établissements et des antécédents divergents des étudiants. Ils soulignent que les antécédents sociaux, économiques, culturels et scolaires des étudiants ont une grande influence sur la diplomation.An Agency of the Government of OntarioIls proposent d’utiliser les données historiques de l’établissement postsecondaire afin d’établir une estimation plus spécialisée ou adaptée de la probabilité de décrochage d’un étudiant ou d’une étudiante. Si on comprend mieux les questions entourant le décrochage, on sera davantage en mesure de s’y attaquer.

Toutefois, les auteurs sont conscients qu’avant de mettre en œuvre leur approche plus globalement, il faudra des recherches supplémentaires pour déterminer les données nécessaires à la production d’estimations précises du risque. Ils suggèrent de recourir à des entrevues et à des groupes de discussion pour permettre aux établissements de mieux comprendre qui sont les étudiants qui abandonnent leurs études postsecondaires et pourquoi. Ils avancent qu’en utilisant une approche prospective axée sur les risques de décrochage, les établissements peuvent à la fois réduire les taux de décrochage et mieux évaluer leurs programmes pour favoriser la rétention scolaire.