Restructuration d’un cours de première année donné à des classes nombreuses pour favoriser la participation et l’apprentissage des étudiantes et des étudiants

L’interaction dans les cours favorise l’engagement des étudiants

Les défis que peuvent poser les classes nombreuses sur le plan de l’apprentissage, la nature « impersonnelle » des cours magistraux plus particulièrement, préoccupent bien des étudiants de première année à l’université. Selon une nouvelle étude publiée par le Conseil ontarien de la qualité de l’enseignement supérieur, lorsque les cours sont remaniés de sorte que le contenu est présenté en ligne et que l’enseignant consacre son temps à la discussion et à la résolution de problèmes, les étudiants montrent un engagement plus marqué à l’égard de la matière et apprennent davantage en profondeur. Cela dit, ce genre de cours suppose une plus grande charge de travail, et pour les étudiants et pour les enseignants, et exige des ressources supplémentaires. 

Description du projet

L’étude, intitulée  Restructuration d’un cours de première année donné à des classes nombreuses pour favoriser la participation et l’apprentissage des étudiantes et des étudiants , porte sur les étudiants de première année en géographie à l’Université Queen’s. Habituellement, la géographie humaine en première année se donne sous forme de cours magistraux seulement, devant des groupes de plus de 400 étudiants à raison de trois fois par semaine. Les chercheurs se sont penchés sur deux versions modifiées du cours. À l’hiver 2011, 157 étudiants ont pris part à une formule de cours mixte intensif. La matière était en grande partie présentée en ligne et, une fois par semaine, les étudiants devaient assister à une séance de discussion et de résolution de problèmes en petit groupe de 50. À l’automne 2011, 324 étudiants ont suivi le cours selon une formule hybride entre la formule classique et le cours mixte intensif — une moins grande partie de la matière était donnée en ligne et les étudiants ne devaient participer qu’à quatre séances de discussion de trois heures au cours du semestre. L’étude est fondée sur les données recueillies à la fin de chaque semestre au moyen du Classroom Survey of Student Engagement (CLASSE) et du Study Process Questionnaire, qui permet de cerner la méthode d’apprentissage de l’étudiant (superficielle ou en profondeur). Les chercheurs ont aussi fait appel à de petits groupes de discussion pour recueillir des détails auprès des étudiants. 

Constatations

Le cours intensif a permis d’améliorer l’engagement des étudiants sur 25 des 38 points abordés dans les questions du CLASSE. Des améliorations marquées ont notamment été relevées sur les points suivants : poser des questions et participer aux discussions en classe, assimiler les idées et inclure différents points de vue, travailler avec les autres et donner des exposés. Les étudiants pensaient en outre que la grande place accordée à la collaboration leur permettait d’apprendre les uns des autres. 

La formule hybride avait pour but de réduire la charge des étudiants et des enseignants tout en conservant l’efficacité du cours mixte intensif. Bien que l’on ait constaté une légère hausse de l’engagement des étudiants du cours hybride par rapport à ceux du cours magistral, aucune différence n’a été relevée en ce qui concerne la méthode d’apprentissage. Les étudiants ont en outre manifesté une moins grande satisfaction à l’égard du cours, mentionnant la structure, le manque d’interaction et l’apprentissage autonome en ligne comme des points négatifs. Ils estimaient également que leur charge de travail était supérieure à celle de la formule classique, et ce, même si le nombre de séances de discussion avait été réduit.

Selon les auteurs, la solution pourrait se trouver quelque part entre les deux formules mixtes examinées dans le cadre de l’étude. Ils recommandent d’expérimenter avec le contenu des cours et de communiquer clairement à l’avance l’objectif du cours et les exigences et les attentes qui y sont liées. Ils soulignent par ailleurs que ces formules exigent une technologie qui pourrait nécessiter une amélioration de l’infrastructure des établissements qui souhaitent les adopter à grande échelle. Le nombre accru de petits groupes de discussion pourrait peut être également soulever des problèmes de locaux dans certains cas. De plus, le rôle des enseignants qui donnent ces cours devrait être revu en profondeur : il ne s’agirait plus de transmettre de l’information et des connaissances, mais plutôt de gérer l’environnement d’apprentissage et de déterminer quelle partie de la matière est bien adaptée à un apprentissage en ligne autonome et laquelle exige une interaction en personne.

Le rapport Restructuration d’un cours de première année donné à des classes nombreuses pour favoriser la participation et l’apprentissage des étudiantes et des étudiants a été rédigé par Andrew Leger, Anne Godlewska, Jones Adjei, Laura Schaefli, Scott Whetstone, Jessica Finlay, Ron Roy et Jennifer Massey de l’Université Queen’s.