Qu’est-ce qu’un stage? Répertoire et analyse des possibilités de stage offertes aux étudiants postsecondaire en Ontario

La qualité éducative doit être au cœur des programmes de stage de niveau postsecondaire en Ontario

La structure des programmes de stage proposés dans les collèges et universités de l’Ontario varie considérablement, qu’il s’agisse de la durée de ces programmes ou des exigences liées à leur achèvement. Or, d’après une nouvelle étude du Conseil ontarien de la qualité de l’enseignement supérieur (COQES), lorsqu’ils sont examinés sous l’angle de la théorie de l’apprentissage expérientiel, la plupart de ces programmes ne permettent pas de lier la mise en pratique dans les stages avec l’apprentissage en classe.

Consultez notre page sur l’apprentissage intégré au travail pour en apprendre davantage sur les recherches du COQES à ce sujet.

Description du projet

L’étude intitulée Qu’est-ce qu’un stage? Répertoire et analyse des possibilités de stage offertes aux étudiants postsecondaire en Ontario se penche sur les possibilités de stage proposées dans les programmes pour les élèves issus directement du secondaire (p. ex., ceux menant à un diplôme ou à un grade de premier cycle) au sein des établissements d’enseignement postsecondaire en Ontario. Les auteurs ont d’abord recueilli les données relatives à 369 programmes de stage dans les sites Web de 44 collèges ou universités de niveau postsecondaire en Ontario. Ils ont ensuite obtenu les plans de 77 programmes qu’ils ont examinés selon la théorie de l’apprentissage expérientiel en quatre phases de David A. Kolb, où l’expérience concrète, l’observation réfléchie, la conceptualisation abstraite et l’expérimentation active sont à la base de l’optimisation de l’expérience d’apprentissage.

Conclusions

D’après l’étude susmentionnée, les activités d’enseignement, les préalables, la durée du programme, les frais de participation, les salaires et les exigences liés à l’achèvement, entre autres, varient considérablement d’un programme de stage collégial ou universitaire à l’autre, tant au sein des disciplines scolaires qu’entre celles-ci. À titre d’exemples, les salaires versés au cours des stages allaient de 0 $ à plus de 60 000 $, le nombre d’heures requises pour mener à bien un stage allait de 10 à 1 000 et la durée des stages, d’un mois à 16 mois.

Lorsque la théorie de l’apprentissage expérientiel de Kolb était prise en compte, certains éléments d’enseignement faisaient défaut dans la plupart des plans de stage. Bien que les activités d’apprentissage aient fourni des possibilités d’expérience concrète et d’observation réfléchie, les auteurs avancent que les occasions de conceptualisation abstraite et d’expérimentation active étaient insuffisantes : ils évoquent le lien laxiste entre la mise en pratique dans les stages et l’apprentissage en classe, de même que l’importance excessive accordée à l’expérience pratique.

Recommandations / travaux de recherche futurs

Après avoir relevé que « les conditions de l’apprentissage optimal ne sont pas actuellement remplies dans la majorité des programmes de stage de l’enseignement supérieur en Ontario », les auteurs recommandent que les programmes de stage prévoient des activités d’apprentissage explicite ancrées dans chacune des phases de la théorie de l’apprentissage expérientiel de Kolb, comme l’acquisition de l’expérience pratique, les possibilités de réflexion et l’établissement de liens entre les travaux de cours et l’expérience de stage.

Il y a lieu d’établir clairement les rôles et responsabilités des étudiants, des établissements et des employeurs qui prennent part au stage. D’abord, les établissements devraient préciser les objectifs et résultats d’apprentissage et créer des activités qui favorisent le chevauchement des stages et des travaux de cours. Ensuite, les employeurs devraient surveiller ces activités et fournir une rétroaction aux étudiants pendant toute la durée des stages. Enfin, les étudiants devraient maintenir la communication entre eux et les intervenants, et répondre aux attentes du programme.

En outre, les auteurs recommandent que les programmes de stage prêtent attention à la qualité éducative par la mise en place de normes qui peuvent faire l’objet d’un suivi et être maintenues. Ils se prononcent en faveur de la création et de l’évaluation d’une trousse d’outils pour les programmes de stage, laquelle fournirait aux intervenants des échantillons de contenu de cours, des lignes directrices sur les pratiques exemplaires, et des modèles d’activités d’apprentissage.

Le COQES a mené plusieurs études sur l’apprentissage intégré au travail (AIT), lequel englobe les stages et les programmes d’enseignement coopératifs, et il publiera une étude définitive sur les résultats des étudiants en AIT plus tard cette année. Dans l’ensemble, les études révèlent que les établissements d’enseignement et employeurs estiment que l’AIT prépare les étudiants à faire leur entrée sur le marché du travail grâce à des compétences pertinentes, transférables et monnayables, que le corps professoral ayant fait l’expérience de l’AIT souhaite même en élargir l’offre aux étudiants et aux employeurs, qu’une difficulté clé consiste à harmoniser l’offre d’occasions d’AIT avec la demande croissante, et que près de la moitié des étudiants n’ayant pas l’expérience de l’AIT choisiraient une option d’AIT s’ils recommençaient leurs études postsecondaires.

Les auteurs de l’étude Qu’est-ce qu’un stage? Répertoire et analyse des possibilités de stage offertes aux étudiants postsecondaires en Ontario sont Ashley Stirling, Gretchen Kerr, Jenessa Banwell, Ellen MacPherson, Ahad Bandealy et Anthony Battaglia, de l’Université de Toronto.